Chambre de Sullivan /!

-ummm.....
Pourquoi me dire cela hum?
Nous ne sommes pas dans le lemêm camps et pourtant vous me dites cela tout de go.
Cela dit moi je n'ai pas encore été brisé et je ne pense pas que cela se passera ainsi. Je ne mourrais que debout. C'est un voeu que j'ai formuler il y a peu .je ne suis pas prette de le brisé. J'ai un monde exterieur a decrouvire et un mystere a dévoiler.


Elle s'étira encore les jambes puis cette fois si se mit entailleur sur la chaise. ses longs cheveux avaient secher et Maelle enfouie un peu son visage dans le colle de la chemise blanche trop grande. Elle sentait bon cette chemise...

- bon...
Au lieu de discuter vouds devriez vous reposer et moi je devrais vous laisser pénard.

Non, normalement, ils n’étaient pas dans le même camp, mais Sully n’avait jamais aidé les autres hommes à continuer de faire ses horreurs. Pouvait-on dire qu’il était dans le camp des hommes? Pas vraiment.

« Je n’aide pas les hommes qui travaillent ici… Peut-être cela vous sera-t-il utile. Et je me doute que vous n’avez pas encore été brisée… Personne ne vous a touché. » dit-il parlant du dos de la jeune femme et du ventre de celle-ci où il n’y avait aucune blessure et aucune cicatrice.

Il aimait bien sa façon de voir les choses. Ça faisait changement des orphelines qui avaient perdu le goût de vivre pratiquement au même titre que lui. Sully ne se lassait pas de l’écouter. Ça faisait tellement changement! Il acquiesça à ses secondes paroles. Elle avait encore raison. À croire qu’elle se doutait que même discuter l’épuisait de plus en plus. Par contre, il ne saisit pas tout. C’était quoi ce mot ‘pénard’? Sullivan fonça les sourcils. Il aurait bien cherché le mot dans son petit dictionnaire de poche, mais il ne pouvait pas se lever pour aller le chercher.

« Qu’est-ce que ça veut dire, ‘pénard’? »

Sully ferma néanmoins les yeux. Ce ne fut qu’à ce moment là qu’il réalisa combien il était fatigué et ne demandait qu’à dormir. Peu à peu, l’homme s’endormit, la tête tournée sur le côté, vers Maelle, sa douce sauveuse.

Sullivan ne se réveilla qu’au matin. Il avait dormit toute la journée et toute la nuit sans interruption. Un sommeil bien calme, en tout cas. Il n’avait pas tant dormit depuis assez longtemps! Il se souvenait plus ou moins de ce qui s’était passé. Avait-il rêvé, tout simplement? Se frottant les yeux de sa main gauche, il bailla longuement avant d’enfin les ouvrir… et se soulever à l’aide de son bras droit.

« Aïe! »

Sullivan s’était laissé retomber dès qu’une horrible douleur lui avait traversé et le bras et le bas du ventre. Peut-être qu’il n’avait pas rêvé, en fin de compte. Jetant un coup d’œil affolé à son bras droit, il mit un temps à comprendre et se souvenir des évènements. Gin… Maelle… les coutures… Maelle… Mais où était-elle? Probablement qu’elle n’était pas restée lorsqu’il s’était endormit. Sullivan soupira et lentement, il se redressa, jusqu’à finalement réussir à se lever de son lit. Ses jambes tremblaient légèrement et sa démarche était lente et chancelante, mais c’était mieux que rien. Lentement, l’homme se dévêtit. Ces vêtements tachés de sang lui donnaient mal au cœur. Une fois complètement nu, il se dirigea vers son armoire et sortit quelques vêtements, avant d’aller dans sa toute petite salle de bain.
Sullivan prit une douche rapide –enfin… il la prit le plus rapidement qu’il put-, avant de difficilement s’habiller.

Essayer de vous habiller de la main gauche si vous êtes droitier ou de la main droite si vous êtes gaucher… Ce n’est pas si simple. Pendant un instant, il pesta contre l’absence de sa sauveuse. Il aurait bien aimé avoir un coup de main, même s’il était complètement habillé au bout d’une bonne vingtaine de minutes! Même s’habiller l’épuisait, mais Sully avait faim… et il n’avait pas envie de rester enfermé ici. S’il ne sortait pas de sa chambre, on découvrirait trop facilement qu’il avait été torturé. Il ne fallait pas que cela paraisse… Voilà pourquoi il s’était et une chemise à manches longues et une veste. Se serait trop bête que les coutures paraissent, même s’il ne pouvait pas vraiment bouger son bras droit.
Lentement, le surveillant sortit de sa chambre.

Beaucoup plus tard
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--> la grille

Risquait-il vraiment sa vie comme le disait Tora? Sullivan n’y avait pas vraiment songé, mais il s’en fichait un peu. Qu’est-ce qui lui restait, à présent, de toute façon? Rien. Maelle ne donnait plus de signes de vie. Sully avait de plus en plus l’impression de n’être qu’une pauvre épave flottante sur l’eau. L’homme soupira faiblement alors qu’il commençait à monter les escaliers.

« Si personne ne sait que je veux vous faire sortir, je ne risque rien du tout, Tora. Personne ne m’en voudra d’avoir fait entrer une jeune femme ici. Je ne vous en voudrai pas que vous me détestiez, par contre, si je n’arrive pas à vous faire sortir. Je ferai de mon mieux pour que l’on ne vous fasse pas de mal, mais je ne peux rien vous promettre. »

Il aurait continué à lui parler, mais ils arrivaient dans le couloir des chambres. Il fit signe à Tora de garder le silence et de faire le moins de bruit possible. Il la conduisit non loin dans le couloir jusqu’à une porte marquée d’un Sullivan MacReady. Il déverrouilla la porte avec sa clef et laisser entrer Tora. Il jeta un coup d’œil dans le couloir avant de lui-même entrer.
La chambre était en ordre, propre, mais il y faisait noir. Allumant la lumière, il fit découvrir à la jeune femme une chambre assez petite, peinturée d’un bleu foncé, qui ne possédait que quelques meubles et une petite salle de bain annexée.

« Prenez ce que vous voulez dans l’armoire, il y a la salle de bain où vous pourrez vous changer. Si vous avez des blessures, j’ai une trousse de premiers soins dans la salle de bain. Si vous voulez un coup de main, faites-moi signe. »

Sullivan rangea sa lampe de poche et son parapluie dans un coin de la pièce avant de verrouiller la porte de la chambre. Personne ne devrait entrer tant qu’il cachait Tora.
Il retira sa veste et l’accrocha à un coin de l’armoire. Sullivan ne portait qu’une simple chemise à manches trois quarts sous cette veste. Cette chemise n’avait pas les manches assez longues pour cacher complètement deux longues cicatrices à son bras. Le jeune homme alla s’asseoir sur son lit.

[J,aurais bien vu Tora défoncer la porte... ça aurait pu être marrant XD ]

L’impression de déranger Sully de Tora était fausse. Sullivan n’était pas du tout dérangé de lui donner un coup de main, bien au contraire, mais il avait peur qu’on apprenne la venue de Tora et qu’il ne puisse pas arriver à la faire partir. Ça allait être compliqué et il s’en voulait de l’avoir fait entrer ici. L’homme sortit de ses pensées en entendant son nom. Tora, dans l’encadrement de la porte de la salle de bain, venait de l’appeler pour lui demander son aide. Il se leva pour la rejoindre. Sully observa un moment les blessures avant de prendre le morceau de coton déjà imbibé de désinfectant. Il en appliqua sur toutes les blessures de la jeune femme.

« Il vous a salement amoché ce type. » marmonna-t-il, se demandant comment on pouvait faire une telle chose à une jeune femme aussi gentille.

Elle ne semblait apprécier devoir lui demander de l’aide pour ses blessures, mais elle faisait bien de l’avoir fait. À moins d’arriver à se disloquer le bras, elle n’aurait pas pu tout atteindre.

« Voilà, j’ai terminé. Vous avez encore besoin de mon aide? » demanda-t-il, déposant le morceau de coton à côté de la bouteille de désinfectant… qu’il accrocha et fit tomber par accident. Il la rattrapa rapidement, mais déjà le contenant s’était vidé de moitié, éclaboussant un peu Sully et Tora. Il remit la bouteille à sa place, visiblement gêné. « I’m sorry, so sorry! »

Sullivan soupira. Ce n’était vraiment pas le moment de gaffer, en plus. Tant pis, il viendrait essuyer son dégât une fois que Tora en finit avec la salle de bain, comme ça, il ne la dérangerait pas. Il attendait sa réponse avant de partir, mais il en profita pour se passer les mains sous l’eau du robinet. Il avait du désinfectant partout sur les mains.

« Vous avez faim? J’irai vous chercher quelque chose à la cuisine, si vous n’avez plus besoin de mon aide et si vous avez faim. » proposa-t-il en refermant l’eau du robinet.

Il l’avait sentit se crisper quand il avait appliqué le désinfectant sur les plaies, mais c’était normal. Il n’en aurait pas fait tout un plat de l’entendre crier… Ça devait lui brûler le dos, c’était compréhensible. Sully ne connaissait pas cet homme qui avait pu faire tant de mal à cette jeune femme, mais il le détestait déjà. Tora ne méritait pas de tant souffrir.
Mais alors qu’il faisait tomber la bouteille de désinfectant et qu’il s’excusait en anglais, il se surprit de voir que Tora semblait, au moins, se débrouiller dans cette langue. Ce n’était pas toutes les orphelines, ici, qui avait une connaissance de l’anglais. Enfin, Tora n’avait pas été élevée ici, c’était peut-être pour cela. Le jeune homme lui sourit, visiblement ravi de savoir qu’il n’aurait pas à se casser la tête pour ne parler qu’en français, même pour les mots qu’il ne connaissait pas ou qui lui échappaient.

« Je suis anglophone, oui, mais je ne viens pas d’Angleterre. » expliqua-t-il, sachant qu’un Anglais de l’Angleterre n’avait pas le même accent, en anglais qu’un Canadien anglais.

Puis, voyant que la jeune femme n’avait plus besoin de son aide, il était sortit de la salle de bain, sans penser de dire à Tora de ne rien essuyer, qu’il s’en chargerait une fois qu’elle n’aurait plus besoin de la salle de bain. Ce n’était pas bien long à essayer puisque la plupart du liquide avait coulé dans le lavabo, mais il y en avait tout de même par terre.
Le jeune homme l’attendit un moment seulement. Tora lui répondit de ne pas se déranger pour rien. Sully haussa les épaules. Ça ne le dérangeait pas du tout d’aller chercher de quoi manger à Tora! Néanmoins, lui-même commençait à avoir faim. Mieux vaudrait que tous deux aillent à la cuisine, alors. Ils n’auraient qu’à être prudents.

« Oh, ça ne me dérange pas du tout, vous savez! Je commence à avoir faim, d’ailleurs. »

Sully, en fait, semblait même content de ne pas avoir à faire son tour de garde dehors. Il s’inquiétait pour Tora, mais s’il n’arrivait pas à la faire sortir, il veillerait à ce que personne ne lui touche et ne lui fasse du mal. Cette pauvre fille sortait d’un enfer pour aboutir dans un autre, c’était horrible! Et ici, il n’y avait pas qu’un seul bourreau, mais plusieurs.
Alors qu’il observait Tora, il sourit :

« J’ai l’impression d’être un véritable géant quand je vous vois avec cela sur le dos. » Sully resta un moment silencieux avant d’ajouter : « Vous voulez venir avec moi à la cuisine ou vous préférez attendre ici? »

Tora ne semblait pas avoir compris sa petite blague. Enfin, ce n’était pas important. Sully n’avait jamais été très doué avec les blagues. Il était presque toujours sérieux, après tout! Mais ne l’empêchait pas de s’amuser un peu de temps en temps, même s’il passait le plus clair de son temps seul.
Pour le moment, l’important, c’était que Tora souhaitait venir avec lui. Il ne devait pas rester grand chose à la cuisine, mais il pourrait très bien lui faire un sandwich. Lui-même s’en ferait un. Aux paroles de Tora, il rougit. Et il fallait qu’il ait allumé la lumière de la chambre! Sullivan soupira. C’était toujours la même chose. Il ne pouvait accepter un compliment sans rougir. Enfin, au moins, il était content de ne pas faire peur à Tora. Ça faisait changement des orphelines qui fuyait en le voyant arriver. Et dire qu’il n’avait jamais fait de mal à une seule d’entres-elles!

« Vous pensez peut-être cela, mais je crois que vous serez mieux en ville quand même. Vous n’aurez personne pour vous faire du mal, là-bas. Ici, il vous faudra sans cesse prendre garde aux hommes. Bien entendu, certains sont inoffensifs, mais la plupart restent dangereux. Néanmoins, si vous préférer rester ici, je ne vous en empêcherai pas. C’est vous qui voyez ce que vous voulez faire de votre life. »

Personne n’avait accordé de l’importance à Tora dans le manoir de ce fou? Pourtant, elle en méritait! Tora était peut-être encore jeune, mais elle semblait intelligente. Sully la trouvait de plus en plus sympathique, d’ailleurs. Il l’aimait bien.

« Des amis? » Il resta un moment songeur, cherchant les mots justes afin de bien répondre à Tora : « Je ne suis pas du genre très… sociable. J’ai toujours eu du mal à être avec des gens. Les seules amitiés que j’ai réussies à maintenir, je les ai eues ici, mais chaque fois, c’était avec une orpheline. Malheureusement, elles ont toutes finies par disparaître. Je n’ai jamais su ce qui avait pu arriver à chacune d’elles. Elles me manquent toutes beaucoup… »

Sullivan avait les yeux secs, mais son regard était vague et il serrait légèrement la main de Tora dans la sienne. Il secoua la tête, sourit faiblement et entraîna Tora hors de la chambre. Il l’entraîna silencieusement vers les sous-sols. La cuisine n’était pas bien loin, fort heureusement et il n’y avait personne en vue! Sully jeta un coup d’œil nerveux vers les caves, mais sans plus. Il fit entrer Tora dans la cuisine et referma la porte derrière lui. Personne dans la salle.

« Vous voulez manger quelque chose en particulier? Je sais qu’il est un peu tard pour manger un vrai repas, mais je n’ai pas vraiment mangé, ce soir… Il ne reste pas grand chose, puisque la nourriture sera livrée demain, mais on pourra se débrouiller, I think. » dit-il, observant ce qui restait dans le frigo et les armoires.

Sullivan acquiesça, songeant qu’un sandwich ferait l’affaire. Il sortit du pain, une tomate, de la salade, un peu de jambon et autres trucs. Il ne prit que quelques minutes à faire les deux sandwichs, mais laissa tout sortit. Si Tora avait encore faim, elle pourrait se servir à nouveau, même chose pour lui-même.
Il espérait que cela conviendrait à Tora comme repas.

« Si vous avez encore faim, dites-le, je vous en ferai un autre, si vous voulez. Il reste encore pas mal de… de pain, c’est ça, du pain. »

Il avait cherché un moment le dernier mot de sa phrase. Sully se débrouillait de mieux en mieux avec son français depuis qu’il était ici, mais il n’échappait pas aux blancs de mémoires et il traîne assez peu souvent son petit dictionnaire anglais-français avec lui. Quand Tora lui parla à nouveau pour lui demander si elle pouvait lui poser une question, il sourit. Elle mélangeait, elle aussi, l’anglais et le français. S’en rendait-elle compte?

« Oui, bien sûr, Tora. »

Il prononçait toujours aussi bizarrement le prénom de la jeune femme. En anglais, le son ‘ra’ sonnait souvent ‘raw’ et Sully gardait cette prononciation malgré tous ses efforts. C’était difficile de bien parler français.
Sullivan sortit quelques essuie-tout et en tendit deux à Tora si elle voulait s’essuyer la bouche ou les mains. C’était bien beau manger, mais ce n’était pas plaisant d’avoir les mains sales.

Tora avait une drôle de manière de manger. Même Sullivan n’avait pas autant de manières à table. Pour une jeune femme qui avait été battue, elle semblait avoir appris les bonnes manières. Comment c’était étrange!
Puis, Tora lui expliqua comment prononcer son prénom. Un ‘r’ qui ne sonnait pas totalement comme un ‘r’, mais aussi comme un ‘l’? Il prononça quelques fois le prénom comme elle le lui avait dit de le prononcer. Ce n’était pas encore totalement exact, mais c’était déjà moins pénible à entendre. Il massacrait un peu moins le nom.

« Thanks… j’ai toujours eu du mal à m’y faire avec les noms. C’est plus compliqué que ça en l’air, parfois. »

Puis, elle lui posa enfin sa question. Que pouvait-il bien lui répondre? Lui-même ne le savait pas. En fait, à bien y songer, il n’aurait jamais dû lui ouvrir la porte de la grille. Il aurait dû lui dire de partir et d’aller en ville, au risque de tomber malade. Sully soupira faiblement. Tora avait raison : même s’il voulait lui éviter un maximum de problèmes, il ne pourrait pas toujours la surveiller ou être avec elle.

« Je ne sais pas ce que je ferais… Je ne sais vraiment pas. Je ne pourrai pas toujours vous surveiller, c’est certain, mais je ferai de mon mieux pour qu’il ne vous arrive rien. C’est tout de même de ma faute si vous êtes ici, à présent. Je n’aurais jamais dû ouvrir cette grille… J’aurais aimé pouvoir vous éviter d’atterrir de nouveau en Enfer. » soupira-t-il, avant d’ajouter : « Prenez le temps d’y penser. Je ne vous forcerai pas à partir si vous préférer rester, mais plus tôt vous prendrez une décision, mieux se sera. Vous savez, il y a un tas de gens sympathiques en ville. Ils vous aideront. »

Il avait envie qu’elle reste, mais il préférait la voir partir d’ici. Sullivan, si elle préférait rester, s’arrangerait pour lui rendre la vie plus agréable, mais il ne pouvait pas lui promettre que plus rien ne lui arriverait.

« Pensez-y, Tora… Je vous aiderai quoi que vous choisissiez. »

Qu’avait-elle voulu dire par ‘maintenant que je vous ai trouvé’ ?

Elle se serait tuée? Sully soupira. Il ne savait plus ce qu’il devait songer. Avait-il bien fait de lui ouvrir cette grille? Il ne le savait plus du tout. La mort était-elle mieux que l’Enfer de cet orphelinat? Sullivan ne savait pas quoi répondre. Il n’avait personne sur qui compter, pas un seul ami, il avait passé sur une table de torture tout comme ces pauvres orphelines et il se sentait de plus en plus dégoûté d’être ici à titre d’employé. Et il avait probablement condamné Kyhara, cette journaliste qui pensait pouvoir rencontrer le directeur sans problème et qui ne l’avait pas écouté. Ça en faisait beaucoup des malheurs. Enfin, au moins, pour l’instant, il avait Tora. Ça lui faisait du bien de pouvoir s’adresser à quelqu’un civilisé qui n’avait pas peur de lui.
Finalement, le jeune homme soupira et termina son sandwich avant de répondre à Tora :

« Si vous voulez rester, rester, mais je garderai un œil sur vous, je vous le promets. Je m’en veux de vous avoir ouvert la grille… mais je suis content de toujours vous savoir en vie. Vous êtes étonnante, en fait… et vous m’intriguez beaucoup… »

Peut-être qu’elle resterait à l’orphelinat… Sullivan, ainsi, pourrait en apprendre plus sur elle. Il secoua légèrement la tête. Non! Si elle restait, elle vivrait peut-être un enfer pire que celui de ce manoir où elle semblait avoir vécu. Pourrait-elle supporter d’être torturée ou violée? Elle devait absolument être certaine de ce qu’elle voulait, avant de prendre une décision si grave.

« Tora… si vous voulez rester, il faut que vous sachiez ce que vous risquez… Je ne pourrai pas vous garantir de vous protéger tout le temps contre les viols, les tortures physiques et les tortures mentales. Ce que vous choisirez déterminera beaucoup de choses. Ne prenez aucune décision à la légère, s’il vous plait. »

Tora fixa le sol. Oui, c'était sa déicsion. Une décision importante. Qui bouleverserait tout, son avenir, sa vie, ses joies et ses peines... Elle sentit le coeur de Sullivan près de son oreille, puis ferma les yeux.

Aussi grand que soit le risque, je reste...

Elle avait failli dire "avec toi" mais s'était retenue. Cela aurait été trop déplacé. Et même si elle se doutait légèrement de ce pourquoi elle voulait rester, elle aurait le temps d'y songer plus tard. Elle se redressa et tendit l'oreille.

Si nous remontions ? Plus nous restons ici et plus je risque de me faire voir, non ?

Elle prit la main de sullivan et frissona légèrement. Le contact avec la peau de Sullivan l'avait surprise. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'elle soit aussi lisse et chaude.

Tora préférait rester… Sullivan retint un soupira. Il ne savait pas s’il devait en être heureux ou non. Enfin, au moins, il aurait un peu de compagnie, ici. Ça commençait réellement à lui peser sur les épaules d’être toujours seul. La seule chose qu’il pouvait espérer pour elle, c’était que les gardes ne s’acharnent pas sur Tora. Elle était nouvelle et n’avait encore jamais vécu l’Enfer d’ici… certains seraient tellement contents de pouvoir la briser, comme ils l’avaient fait avec tant d’autres. Sullivan soupira et sortit de ses pensées aux autres paroles de Tora. Oui, elle avait raison, il valait mieux retourner à la chambre.

« Oui… mieux vaut remonter… »

Il l’entraîna hors de la cuisine après s’être assuré qu’il n’y avait personne dans le couloir. Il refit le même chemin que précédemment, mais à l’envers. C’était ce qu’il y avait de plus court pour retourner à la chambre. Ils ne croisèrent personne, même si Sully avait évité de peu un garde! Une fois dans la chambre, il verrouilla la porte derrière lui.

« Vous pouvez prendre le lit pour dormir, moi, je crois que je vais aller prendre une douche. S’il y a un quelconque problème, venez cogner contre la vitrine de la douche, autrement, on n’en entend nothing quand on est à l’intérieur. »

Sullivan, entrant dans la petite salle de bain, s’étonna que le désinfectant ne soit plus sur le sol. Tora avait ramassé? Il ne le lui avait pas demandé, pourtant… Il le lui demanderait demain ou après sa douche, si elle ne dormait. Il laissait la porte de la salle de bain ouverte, au cas où. Sully se déshabilla rapidement et mit ses vêtements dans un coin. Il y en avait des propres dans sa chambre, juste à côté.
Ouvrant l’eau de douche, il soupira, appuyant sa tête contre le mur.

« Mais qu’est-ce que j’ai fait? Pourquoi est-ce que je leur ouvre la grille, alors que je sais très bien qu’elles ne pourraient plus la franchir à nouveau? Que je suis bête! J’ai condamné la journaliste et à présent, c’est cette fille-là. »

Il ferma les yeux, le front contre le froid mur de la pièce, laissant l’eau couler sur ses cheveux et son dos.

Sullivan avait pratiquement terminé de se rincer les cheveux quand il entendit la voix de Tora. Il s’était finalement décidé, après un moment, qu’il devait arrêter de culpabiliser et finir de se laver avant que la jeune femme ne commence à s’inquiéter. Des bruits de pas? Il termina rapidement d’enlever le shampoing de ses cheveux, arrêta l’eau, ouvrit la porte de la cabine, prit la serviette la plus près de lui, s’essuya rapidement et la mit autour de sa taille. Ses cheveux trempés dégoulinaient d’eau.

« Attendez ici, je reviens. »

Il sortit de la petite salle de bain et s’approcha de la porte de sa chambre. Au même moment, on y cognait. La voix d’un homme s’éleva, demandant Sullivan. Sully s’assura que l’on ne voyait pas Tora, puis, ouvrit la porte de quelques centimètres.

« MacReady, c’est supposé être ton tour de garde, dehors… Tu n’es pas supposé être dans ta chambre, mais sous la pluie! »
« Je sais, je sais… mais l’un des nouveaux est venu me remplacer quand mon parapluie m’a laissé tombé. Il n’arrivait pas à dormir, de toute façon. »

Finalement, l’homme partit après avoir dit un « Mouais… ». Aussitôt, Sullivan referma la porte et la verrouilla. Il dit à Tora qu’elle pouvait sortir de la salle de bain. Il eut le temps d’enfiler rapidement un sous-vêtement propre avant qu’elle n’arrive dans la chambre. Il alla déposer la serviette humide dans la salle de bain.

« C’est vous qui avez ramassé le désinfectant sur le sol? Je pensais le faire en revenant de la cuisine… vous n’étiez pas obligée de le ramasser. C’est moi qui ait fait se dégât, de toute façon. »

Sullivan revint dans la chambre et resta un moment à observer ce qu’il y avait dans l’armoire. Puisqu’il comptait laisser Tora utiliser son lit pour dormir, il ne voyait pas l’intérêt de mettre un pyjama, mais ça ne lui servait pas plus de mettre des vêtements.

« Merci de m’avoir prévenu pour les pas… On ne viendra pas nous déranger avant un moment, à présent. Les tours de nuit ne sont pas plaisant à faire… Je suis content de me l’éviter, mais ça risque de me retomber dessus si ce type apprend que je ne me suis jamais fait remplacer. Enfin, ça ne risque pas d’arriver, il n’aime pas ce compliquer la vie. »

Finalement, Sully se contenta de se prendre un short et un chandail simple qu’il ne mettait pratiquement jamais, avant d’aller s’asseoir sur le lit. Le chandail ne cachait pas les cicatrices profondes et longues sur son bras, mais il cachait celles de son torse. La plupart semblaient superflue, sauf celle au niveau du bas ventre qui semblait avoir été une blessure assez grave qui avait donné du fil à retordre à Sullivan pour marcher, les premiers jours. Il avait eu de la chance d’avoir Maelle pour le recoudre, autrement, il aurait été obligé de passer à l’infirmerie… et il ne faisait pas confiance à l’infirmier.

« Comment se fait-il que vous ayez de si bonnes manières, si vous viviez dans une maison où l’on vous battait? J’avoue que j’ai du mal à comprendre la manière dont vous avez été éduquée… »

Tora continuait d’appeler cet homme ‘mon maître’. Ça faisait froid dans le dos à entendre venant d’une jeune femme aussi bien que Tora! Sully était dégoûté par l’attitude qu’avait eu cet homme face à Tora. Peut-être qu’elle ramassé le dégât de désinfectant à cause de cette drôle d’éducation… elle s’y était peut-être sentie obligée.
Sullivan soupira. Ce n’était pas mieux ici, la vie. Combien de fois avait-il entendu une orpheline pleurer qui racontait un viol et une torture? Certaines sortaient des torturées mutilées à vie… d’autres avec des cicatrices irréparables avec les noms de leurs tortionnaires ou des trucs du genre.

« C’était plutôt eux qui n’étaient pas dignes d’être avec vous. Vous êtes une belle jeune femme intelligente, gentille, serviable… Vous avez un tas de qualités et pourtant, ce fou a osé poser la main sur vous… »

Il avait envie de lui dire qu’à présent, elle ne serait plus le jouet de personne… mais dans cet orphelinat, il ne pouvait pas dire cela. Tora pouvait tomber sur n’importe quel fou, ici… elle le savait et pourtant, elle restait. Tora semblait lui faire confiance, alors qu’il pourrait être comme ces fous et l’entraîner dans un piège… Heureusement, ce n’était pas le cas.

« Ici, vous n’aurez qu’à vous méfier des hommes. Initialement, ici, c’était un orphelinat pour jeunes filles. Les orphelines, semblent sympathique avec les leurs… Pour ce qui des hommes, elles les craignent et les détestent. Quelques orphelines ont des liaisons avec certains hommes, mais souvent, elles gardent cela secret.
Pour ma part, je ferai de mon mieux pour que personne ne vous viole ou ne vous torture… je vous dois bien cela pour vous avoir ouvert la grille. S’il y a quoi que se soit d’autre que je puis faire pour vous, n’hésitez pas. »

D’un geste de la main, il l’invita à s’asseoir. Elle lui faisait penser à Virginia… Tora possédait le même calme, la même force intérieure… Physiquement, elles étaient différentes, mais Tora lui ressemblait tout de même beaucoup. La seule grosse différence, c’était que la jeune femme n’était pas aveugle comme Virginia.
Sully soupira. Il regrettait la petite aveugle énormément.

« Je n’aime pas tout ce qui se passe ici. C’est de pire en pire, chaque fois que l’on change de directeur, on dirait. Au lieu de s’en prendre seulement aux orphelines, comme les premiers le faisaient initialement, celui-ci s’en prend aussi à ses employés et mène la vie dure à tout le monde. Ça devient dangereux… Vous m’étonnez de vouloir rester, alors que vous sortez à peine d’un enfer… »

Tora s’était levée et avait posé une main froide sur les cicatrices que Sullivan avait au bras. Non, elle n’était pas la seule à avoir souffert, mais Sully n’avait pas souffert autant qu’elle, il en était convaincu. Néanmoins, il avait du mal à la suivre dans ce qu’elle disait. Il la sentait tremblé, ce qui l’inquiéta un peu. Finalement, il la fit doucement asseoir sur ses genoux et posa sa main sur son front. Elle ne faisait pas de fièvre. Pourquoi tremblait-elle, alors?

« Vous avez souffert plus que moi, Tora. Et cessez de dire n’importe quoi. Il n’y a pas d’éloge quelconque à faire sur moi. »

Il passa doucement l’une de ses mains dans les cheveux de la jeune femme, se demandant réellement ce qui pouvait la faire trembler ainsi. Il avait peur qu’elle couvre un vilain rhume.

« Quelle force? De quoi parlez-vous? Vous êtes forte, Tora… et drôlement courageuse de vouloir rester ici. Je vous admire. Ce n’est pas rassurant de vivre ici… il n’y a que les chambres du personnel qui soient réellement sécuritaires. Je vous passerai le double des clefs de ma chambre, si vous voulez. Vous pourrez entrer n’importe quand, ainsi. Ma chambre est vôtre aussi longtemps que vous le voudrez. »

Sully lui sourit gentiment. Il lui faisait suffisamment confiance pour la laisser venir ici en tout temps. En fait, elle pourrait dormir ici aussi souvent et longtemps qu’elle le voudrait, Sullivan n’y voyait aucun inconvénient.

« Qu’est-ce qui vous fait trembler ainsi? »