Chambre d'Amaryllis

L’endroit où vivait la jeune femme semblait terriblement vide. Au mur il y avait un calendrier qui semblait dater d’environ deux ans, mais Amaryllis semblait l’avoir gardé simplement à causer des magnifiques images de celui-ci. Son lit était des plus simples et Amaryllis ne possédait que très peu de chose. Elle rangeait le tout dans une simple armoire.
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Amaryllis ouvrit la porte de la chambre. Laissant entrer Lacus, elle y entra à sa suite et referma doucement la porte, invitant sa douce à aller s’asseoir sur le lit. La pièce semblait bien vide… et Cain semblait partit. Il n’y avait pas de mot, mais ce n’était pas grave. Au moins, Ama aurait la paix et elle serait seule avec son aimée. Enlevant ses vêtements qui étaient trempés parce que le corps d’Ama l’était tout autant, celle-ci finit par se retrouver à nouveau nue. Elle s’approcha de l’armoire et en sortit deux serviettes. Elle en lança une à sa belle Lacus.

« C’est vide et petit, je sais… » dit-elle, parlant de sa chambre, tout en essuyant son corps encore trempé. « Tu veux des vêtements? Je doute que mes chandails te fassent par contre… Ta poitrine est beaucoup plus grosse que la mienne… Enfin, au pire, j’ai quelques pyjamas très grands… se sera mieux que rien… bien que j’aime bien te dévorer des yeux… »

Amaryllis vint s’asseoir à côté de Lacus, sa serviette contre elle. Bon sang qu’elle avait faim… Se levant rapidement, elle laissa la serviette sur le lit, se pencha et sortit de sous le lit une boîte de chaussure. Elle se rassit et ouvrit la boîte, découvrant une petite réserve de bonbons et quelques trucs faciles à garder dans les armoires (petits paquets de biscuits, minis sacs de croustilles, etc.).

« Tu en veux? C’est la petite boîte réserve que je m’étais faite quand l’Ange est mort… j’ai passé des jours enfermée ici, à me nourrit de quelques trucs dans le genre… et quand j’étais certaine que tout le monde dormait, je sortais de ma chambre et à tous les jours, on me laissait une assiette d’un des repas… C’était plus nourrissant que ça, mais au moins, je tenais toute la journée… »

Amaryllis se prit un petit sac de biscuits au chocolat qu’elle ouvrit et commença à manger. Laissant la boîte non loin et à la portée de Lacus, Ama vint déposer un baiser sur la joue de celle-ci et se colla contre elle.

Amaryllis sourit au commentaire de Lacus à propos du lit. Lui-même n’était pas terriblement grand, mais les deux femmes pourraient s’y coucher toutes les deux en se collant beaucoup. Cette pensée la fit sourire. Ce ne serait pas du tout désagréable, en tout cas! Peut-être même qu’Amaryllis passerait la nuit avec sa douce Lacus, dans sa petite chambre… Cette pensée la réjouissait beaucoup, même si elle ne forcerait pas Lacus à rester ici.

« Oui, tu as raison… enfin, le reste, ça m’évite surtout de devoir faire la ménage pendant des heures… je déteste cela… »

Ce qui expliquait l’absence de beaucoup de meubles… quoi qu’Ama n’en avait pas besoin non plus. Son armoire était suffisante. Lorsque sa douce lui dit que le chandail serait suffisant, Amaryllis sourit, voyant parfaitement ce à quoi Lacus pouvait songer. Elle faisait bien n’importe quoi pour qu’Ama la dévore des yeux en tout cas! Néanmoins, la jeune femme se plia à sa demander, non sans cacher sa joie. L’un de ses chandails serait imprégné de l’odeur de sa belle, mais en plus, elle aurait de quoi la dévorer des yeux durant des heures!

« Oui… peut-être… » dit-elle, en sortant un chandail.

Celui-ci était d’un jaune assez flashy. Couleur qu’Ama aimait bien… d’ailleurs, elle aimait bien de chandail, bien qu’il risquait d’être complètement agrandit au niveau de la poitrine. Mais franchement, elle s’en fichait. Ce n’était qu’un chandail. Elle sortit aussi une paire de short suffisamment grande pour faire aussi à Lacus. Ama vint s’asseoir sur le lit, lui donnant le tout.

« Ne te plains pas si tu y es à l’étroit par contre! Je t’aurai averti… »

Lorsqu’Amaryllis proposa à son aimée quelque chose à manger, celle-ci lui vola l’un de ses biscuits et se le mit entre les dents, pour ensuite marmonner un truc assez incompréhensible. Elle ne comprit –enfin, elle crut comprendre- qu’elle devait venir le chercher… ‘si’ quoi, ça, elle ne comprit pas. Tant pis, elle s’en fichait, elle irait le lui reprendre! Elle déposa le petit sac de biscuit par terre ainsi que la boîte de chaussure. L’orpheline aux cheveux noirs fit ensuite un sourire ravi à Lacus, avant de l’installer de façon à ce que ses jambes soient sur le lit. Ama se plaça au-dessus de Lacus, prenant garde à ne pas s’asseoir sur les jambes de celle-ci. Doucement, elle le força à se pencher vers l’arrière, jusqu’à tendrement la faire coucher sur le lit.

« Alors comme ça, on me vole mon ‘repas’… Je compte bien te le reprendre ma douce! »

Toute joyeuse à l’idée de le lui subtilisé, Amaryllis se pencha vers l’avant, venant effleurer la poitrine de Lacus avec la sienne… Et d’un geste rapide, elle croqua dans le bout du biscuit qui dépassait. Elle devait en avoir la moitié dans la bouche et Lacus de même. Elle l’avala rapidement et vint embrasser Lacus, forçant un passa entre les dents de celle-ci, à l’aide de sa langue. Lui subtilisant le dernier bout de biscuit, elle le ramena dans sa bouche, sans se séparer de celle de son aimée. Après un instant par contre, Ama la lâcha. Elle avait le biscuit dans la bouche… elle le mâcha, et l’avala. Elle sourit à sa belle.

« Je l’ai eu! » lâcha-t-elle joyeusement.

Amaryllis se mit à rire. Qui pouvait aimer faire le ménage?! Ama avait toujours détesté cela, mais depuis que les hommes envahissaient les lieux, elle semblait détester cela de plus en plus. C’était plus rabaissant qu’autre chose. Enfin, Ama ne vivait pas dans un îlot de poussière, mais… disons que le ménage était fait assez rapidement dans sa petite chambre.

« C’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de meubles. » dit-elle en riant.

Lorsqu’elle ‘força’ Lacus à se coucher sur le lit, celle-ci ne se débattit pas. Elle était mieux de ne pas se débattre! Amaryllis ne lui ferait aucun mal de toute façon, mais… sa douce aurait pu aggraver ses blessures… Et Ama avait un peu peur de devoir voir la blessure à sa jambe. Si celle-ci s’ouvrait, Amaryllis devrait donner un coup de main à Lacus pour arranger tout ça… et elle n’en avait pas vraiment envie. De toute façon, d’ici quelques jours, Amaryllis n’oserait même plus regarder son propre corps tellement ce genre de blessure la dégoûtait… Sa rencontre avec Ellioth n’avait pas encore été fait, mais ne tarderait pas et Ama ne le savait pas.

« Tu en voulais?! Eh bien tu n’avais qu’à ne pas venir me voler le mien… » dit-elle en riant, caressant distraitement l’une des hanches de Lacus. « J’aime ton rire, ma douce Lacus… »

Amaryllis reprit le petit sac, en sortit un biscuit et se le ficha entre les dents, comme Lacus avait fait. Elle déposa le sac et doucement, elle se pencha vers sa belle. Venant l’embrasser, elle laissa le biscuit tomber dans la bouche de Lacus. Après un court instant, elle se releva, brisant ce baiser au goût de biscuit…

« Je me demande si les oiseaux se sentent ainsi quand ils nourrissent leurs bébés! » dit-elle en riant.

Amaryllis prit les vêtements qui étaient tombés ainsi que le sac de biscuit. Elle déposa les vêtements à côté de Lacus, tandis qu’elle-même s’étendait à ses côtés, se collant contre Lacus, tout en mangeant un autre biscuit qu’elle se dépêcha à manger.

« Je suis contente de t’avoir foncé dedans un peu plus tôt dans la journée… »

Autrement, jamais elle n’aurait connu Lacus et jamais elle n’en serait ici, présentement. Amaryllis n’aurait jamais crut pouvoir être attirée autant par une femme…

« Je crois que… »

Un bruit de voix la fit taire. Un homme dans le dortoir! Cessant de bouger et pratiquement de respirer, Amaryllis se releva doucement, prête à sauter sur ce fou qui cognait à la porte de sa chambre, s’il osait simplement oser porter la main sur un bout de cheveux de Lacus. La poignée tourna… Pendant un instant, la jeune femme maudit ses sœurs qui ne voulaient plus la voir se cloître dans sa chambre… Elles lui avaient retiré le verrou de sa porte… Enfin, l’homme ouvrit la porte et se montra. Un homme pas du tout laid, mais il ne semblait pas dans son état normal. Il puait l’alcool à plein nez, à un tel point qu’Amaryllis grimaça de dégoût.

« Mais… qu’est-ce que…? » commença-t-elle à dire en voyant Akari commencer à tomber.

Poussant un cri de surprise quand elle le vit choir sur son lit, Amaryllis poussa un soupire de soulagement en voyant qu’il n’avait même pas effleuré sa douce Lacus.

« L’imbécile… » marmonna-t-elle en se levant. Elle se dirigea vers son armoire, en sortit un chandail qu’elle mit rapidement ainsi qu’un simple short. « Habille-toi, se serait bête qu’il reprenne conscience maintenant et qu’il te voit nue… L’imbécile… il est complètement saoul. »

Amaryllis soupira. Elle sortit de sous son lit une autre boîte de chaussure d’où elle sortit une bouteille d’eau à température de la pièce. Elle l’ouvrit et vint s’asseoir non loin du garde. Doucement, elle commença à lui en faire boire le contenu –enfin, après l’avoir retourné, bien entendu-.

« Stupidité de gardes! Ils ne peuvent même pas s’empêcher de boire… Tsss! Attends un peu qu’il se réveille. Il n’aura pas le choix de m’écouter celui-là. Il a de la chance que je sois de TRÈS bonne humeur. »

Pendant un long moment, Akari vit de brillantes étoiles lui sciller les yeux. Il crut un moment se trouver dans le ciel, volant dans une galaxie inconnue où des planètes difformes verraient le jour, où une super-nova fondrait en ce moment-même sur l'une d'elle, et lui-même par la même occasion. Celle-ci se rapprocha, le faisant se tordre de douleur, suffoqué et pire encore... la lumière et l'aveugla et...

Le jeune homme sursauta brusquement et toussa, recrachant l'eau qu'on lui faisait avaler. Il se dégagea inconsciemment de celle qui tentait de lui venir en aide et jeta un regard hébété sur la jeune fille debout, à moitié nue qui s'habillait en vitesse. Akari porta sa main droite à son front, comme si son crâne pesait subitement trop lourd pour son cou, et il se mit à réfléchir plus calmement...: où était-il, que faisait-il là, pourquoi était-il entouré de deux superbes jeunes femmes...?

L'une était devant elle, laissant apparaître une poitrine prohibante qui semblait douce et délicate, ainsi que des hanches serrées qui le laissèrent rêver quelques instants encore. La seconde, assise à côté d'elle, semblait vouloir le ranimer mais était également dans une colère noire, mieux valait choisir les bons mots au risque de se faire taper sur les doigts plus tard... et taper les doigts... par qui?

"Qu'est-ce...que je fiche...ici...?"

Lui-même ne le savait pas, il était déboussolé et perdu dans une chambre où il n'était jamais allé, du moins cela lui sembla être une chambre... peu de meubles, un lit... une cellule plutôt... Soudain, il crut avoir affaire à un piège concocté par les orphelines, le sous-directeur lui avait dit de s'en méfier... il n'avait pas confiance en celui-ci mais, il était tout de même le maître des lieux pour le moment.

Akari se leva brusquement, empoigna l'inconnue par l'avant-bras et la colla contre le mur à gauche de la pièce. Il la regarda d'yeux qui semblaient vouloir briser son âme et lui dit, furieux:

"Qu'est-ce que... tu m'as... fait...!?
Qu'est-ce que...tu voulais me faire!?"

Amaryllis sursauta quand il recracha l’eau. Il était temps que l’alcool soit un peu dilué et qu’il se réveille! La jeune femme déposa donc la bouteille au sol, tentant de garder son calme. Autant le laisser se réveiller un peu et ensuite, elle lui péterait un plomb. Lorsqu’il jeta un coup d’œil à Lacus, Amaryllis se retint à grande peine de lui sauter au cou pour l’étrangler. C’était SA Lacus à ELLE et à personne d’autre. Et encore moins à un homme! Elle ne répondit rien à sa question, encore trop en colère contre ses rêvasseries lorsqu’il avait regardé Lacus. Amaryllis aurait dû lui donner l’un de ses pyjamas plutôt que l’un de ses chandails trop petits pour ne pas mettre très en valeur l’énorme poitrine de celle-ci… Enfin, tant pis, elle n’y avait pas songé plus tôt… Tant que cet homme ne sautait pas sur Lacus, tout irait assez bien pour lui. Brusquement, Akari la sortit de ses pensées en lui empoignant l’avant-bras et en la collant contre l’un des murs de sa propre chambre. Il semblait… furieux.

« Se serait plutôt à moi de vous poser cette question! VOUS vous êtes introduit dans MA chambre, complètement saoul. VOUS vous êtes effondré sur MON lit parce que VOUS aviez trop bu! Je n’ai fait que vous faire boire une grande quantité d’eau pour diluer l’alcool dans votre corps et vous faire revenir à vous! Je ne comptais pas dormir avec un imbécile de garde, qui se saoule, dans MA chambre! Alors vous allez me faire le plaisir de lâcher mon bras et de vous excuser! »

Elle lui jeta un regard noir et sans même le prévenir de quoi que se soit, elle le gifla de sa main libre. Elle n’avait rien sous son chandail et cela paraissait beaucoup, mais Amaryllis ne s’en souciait pas pour le moindre du monde.

« Se serait plutôt à vous de me dire pourquoi VOUS débarquez en fou dans le dortoir des femmes et que VOUS venez entrer dans MA chambre sans même me laisser le temps de vous donner l’autorisation d’entrer. Que je sache, on a encore droit d’avoir un peu d’intimité! Et ce n’est pas un homme qui va venir faire la loi dans MA chambre parce qu’il était saoul quand il est entré sans même ME le demander! »

Elle rageait.

Akari la regarda dans les yeux, d'un regard froid et dur miroir de son incompréhension et de la colère qu'il éprouvait à cet égard. Il n'eut pas le temps de reprendre quelque ses esprits qu'elle lui cracha les mots qu'elle voulut dire, elle semblait rager et lui hurla presque la scène qui manquait dans ses souvenirs. Il eut un regard hébété, niais et imbécile.

Soudainement, comme pour le faire revenir à ses esprits, la jeune femme le gifla de sa main gauche. Il déglutit difficilement et resta dans position, tête tournée vers la fenêtre sous l'impact, quelques secondes. Que pouvait-il bien dire, si celle-ci disait la vérité... que pouvait-il se permettre de faire. Il regarda le ciel noir et ses étoiles qui scintillaient avec pâleur. Que pouvait-il faire...?

Un peut d'intimité, oui elles en avaient le droit.
D'ailleurs, la jeune femme qu'il tenait encore ne cessait de lancer des regards inquiets vers sa colocataire, presque d'une façon qui semblait vouloir la protéger du monstre qu'il représentait à ses yeux. Ce n'était pas ses affaires après tout, il avait suffisamment de choses à régler pour ne pas mêler des questions inutiles en plus.

Akari la regarda, déboussolé:

"Je... enfin, je...
Je vous prie de m'excuser... Je..."

Que dire? Sous son inconscient, il serra plus fort encore le bras de la jeune femme si bien qu'il finit par ressentir sa douleur. Akari retira aussitôt sa main, nouvelle bévue de sa part...

"Désolé, je ne voulai pas..."

Akari trésaillit, ses yeux se perdirent une nouvelle fois mais il ne perdit pas conscience. Il fit tout ce qui était en son pouvoir pour rester éveiller, rester debout... Mais ses jambes le laissèrent tomber, l'abandonnèrent sous poids et cédèrent finalement. Sa tête s'appuya contre le mur en un bruit sourd, à quelque centimètres à droite de la tête de l'inconnue, puis il descendit lentement à genoux. Laissant sa douloureuse tête glisser contre la poitrine, le ventre, puis la jambe droite de celle-ci. Sa tête se trouva finalement entre les deux jambes de celle qui l'avait accueillie contre son gré, tête contre le mur.

"Vraiment désolé, je... vous n'aviez pas l'air de me prendre pour un monstre, et voilà que je dois maintenant vous terrifier. Je... je ne sais pas ce qu'il m'a prit... Je...
Désolé."

Chose certaine, il ne se rappelait pas des derniers moments de son état de saoulons. Il se laissa même gifler sans rien dire. Il s’était contenter de laisser sa tête tournée en direction de la fenêtre… Amaryllis aurait crut qu’il se mettrait en colère, mais disons que la gifle était partie toute seule… mais il ne semblait pas en colère pour autant. Il semblait seulement hébété. Lorsqu’il commença à s’excuser, elle eut un sourire triomphant tout en jetant un coup d’œil ravi à Lacus. Enfin un homme qui semblait assez sympathique! Enfin, il l’était assez pour s’excuser… Pourtant, une pression sur son bras la fit revenir dans la brutale réalité. Il serrait son bras de plus en plus fort! Mais il lui faisait mal! Amaryllis grimaça de douleur, mais se força à ne laisser aucun son sortir de sa bouche. Il la lâcha, s’excusant à nouveau. Il ne voulait pas?! Non, mais franchement… Amaryllis était naïve, mais pas à ce point! Se frottant le bras, elle lui adressa durement la parole :

« C’est ça, et moi je suis la reine d’Angleterre! Alors si vous ne vouliez pas… AH! »

Surprise de le voir se cogner si durement la tête tout près de la sienne, Amaryllis jeta un coup d’œil apeuré à sa douce. L’homme semblait incapable de se tenir sur ses jambes… Il tombait lentement à genou… se laissant glisser contre le mur… et contre Amaryllis! Collée au mur alors que la tête d’Akari glissait sur sa poitrine, Amaryllis vint à se demander s’il le faisait exprès… Cherchait-il une proie à torturer et violer ou était-il réellement aussi faible?! Non, s’il avait été du genre à faire cela pour juger les orphelines, il se serait amuser à tripoter Amaryllis… tout comme Lacus. La pauvre n’était pas en aussi bon état qu’Ama de toute façon. Akari finit la tête entre ses jambes…

« Personnellement, monstre ou non, je m’en fiche complètement. Comptez-vous seulement chanceux que je ne vous ai que giflé et que j’ai été assez gentille pour tenter de vous réveiller, saoulons! »

Elle se dégagea du mur, mais elle agrippa l’homme par le col de son chandail pour éviter qu’il ne tombe. Se serait bête qu’il retombe inconscient maintenant… Elle le leva, le forçant à s’aider un peu parce qu’il était trop lourd et l’installa sur le lit. Elle lui pointa ensuite Lacus :

« Vous la touchez ne serait-ce que d’un cheveu et c’est moi qui vous fait la peau, saoulons. »

Elle ne blaguait aucunement. Bon d’accord… elle ne le trouvait pas laid, mais elle n’hésiterait pas à défendre Lacus…

« Et quel poste occupez-vous ici, hein? »

Amaryllis jeta un coup d’œil à sa douce, qui semblait dire : ‘C’est moi qui lui fait peur pour qu’il s’excuse ainsi ou je rêve et qu’il tente seulement de nous amadouer?!’

[Akari, toujours vivant?!]

HRP/ Mes excuses

Akari avait l'esprit embrumé de centaines de noires pensées, elles lui rappelait son enfance au Pakistan; les viols, les meurtres, le désert et la soif... Elles lui rappelaient également ses voyages au tour du monde, clandestinement et sans le sou en poche ainsi que son arrivée dans ce manoir maudit des dieux... Comment avait-il pu en arriver là? Comment avait-il pu s'abaisser aux pieds d'une femme, et de toutes ces orphelines qui le prenaient pour un monstre, à sa seule vue?

Cette dernière pensée sembla le revigorer, l'alcool se dissipait également et il était prêt à reprendre les choses en main. De ses deux mains, il poussa le sol et se remit debout d'un bond. Akari cligna des yeux plusieurs fois, de quoi se remettre d'aplomb et bailla, une main devant la bouche. Comme s'il était sorti d'une longue nuit de sommeil, il regarda les deux jeunes femmes d'un oeil éberlué. Qui étaient-elles? Oui, il savait pourquoi il était là mais ne savait rien de ces deux-là. Au moins, elles n'avaient pas tenté de venger leurs soeurs...

"Akari Kichigai, enchanté."

Le jeune homme dit cela d'un ton délibérément neutre, sans fioritures inutiles qui l'englurait dans un piège de cette chambre dont il ne conaissait rien... et n'avait rien à connaître. Les deux jeunes femmes étaient belles, à son goût dirait-il même. Surtout celle qui se tenait devant elle, aux cheveux bruns et au regard enflammé. Bref, il n'était pas en position de force et ne savait que faire...

"Et, à qui ai-je l'honneur...?"

[Désolée, j'avais oublié que c'était mon tour TT_TT ]

Il semblait enfin se ‘réveiller’. Amaryllis n’aurait pas hésité à se jeter sur lui s’il avait osé porter la main sur Lacus, mais cette pensée la fit sourire légèrement. Elle ne faisait pas le poids contre cet homme. Elle aurait peut-être eu une chance s’il avait toujours été saoul, mais pas quand il reprenait ses esprits et le contrôle de son corps –il était drôlement temps, en tout cas!-. Ama n’était pas dégoûté qu’il ait glissé contre son corps, mais… elle s’en serait passé. Mais bon, cela ne se reproduirait plus, au moins! L’orpheline aux cheveux noirs sembla s’adoucir quand enfin il leur dit son prénom et son nom. Il était peut-être un homme, mais quand il n’était pas saoul, il pouvait être bien. Se croyait-il en position d’infériorité, ici, pour répondre à leurs questions? Peut-être… Les hommes vivaient en maîtres, ici, mais Ama n’était pas déçut qu’enfin l’un d’eux agisse un peu autrement! Mais Akari avait-il le choix? Plus ou moins… après tout, c’était de sa faute s’il se retrouvait ici.

Amaryllis alla s’asseoir sur son lit, à côté de Lacus. Elle invita Akari à en faire de même, ne l’obligeant cependant pas à accepter. Que pouvait-elle faire d’autre? Akari restait un homme. Se serait trop bête qu’il s’en prenne à Lacus, simplement parce qu’Ama n’était pas des plus polies et gentilles avec les hommes travaillant ici! Jetant un regard à Lacus, elle haussa les épaules en lui jetant un regard du genre : ‘Bah… on poursuivra ce qu’on avait commencé plus tard!’

« Je suis Amaryllis. » dit-elle, se présentant sans plus de cérémonie. « Enchantée… »

Enchantée? Plus ou moins… Si on oubliait le fait qu’elle trouvait Akari plutôt mignon, elle restait dégoûtée en songeant qu’il était entré ici en étant complètement saoul. En tout cas, même s’il puait l’alcool, il ne semblait pas avoir but terriblement!

« Et puis… éviter de vous saouler… Vous puez l’alcool et vos entrées en scènes ne font pas du tout bonne impression… » dit-elle, ne pouvait s’Empêcher de la narguer un peu.