Sombre Soir....

Mathias jeta negligemment son blouson de cuir sur ses epaules et passa une main évasive dans ses cheveux ruisselants. Dehors, il pleuvait à verse.
Il jeta un furtif coup d'oeil à sa montre
*01h02*
Le large couloir sombre était desert. Il s'adossa au mur de pierre, fermant les yeux un instant. Cette première journée avait été plus qu'éprouvante. Comme tout gamin de son age, il se donnait contenance, masquant sa rebellion, sa sensibilité et sa crainte derriere le faux visage de la pretention et de l'impassibilité. Mathias prenait conscience d'etre tomber dans un véritable enfer, mais étrangement, cela lui plaisait...Ou du moins ne le laissait pas indifférent...Il avait l'impression tenace que pour une fois dans sa vie...Il était le maitre.

[Je peux m'incruster?]

--> Pièce vide

Elle savait que si rentrait à sa chambre, Lacus la verrait dans un sale état. Ce qu’elle ne souhaitait pas vraiment. Amaryllis avait été prendre une douche rapidement pour enlever le sang de sa peau. Maintenant propre malgré ses blessures et son doigt paralysé, Amaryllis hésitait sur l’endroit à aller pour dormir. Sessho lui avait dit d’aller justement dormir, mais elle n’osait pas aller au dortoir. Elle avait donc opté pour aller dormir ailleurs, mais en prenant le soin d’au moins s’habiller. Elle n’était passé qu’à sa chambre en vitesse pour enfiler un chandail et une simple jupe, sans prendre la peine de mettre des sous-vêtements, sachant que de toute façon, ça ne changerait pas grand chose. La jeune femme s’était alors dirigée à l’étage des appartements privés que l’on réservait aux hommes. Bien des chambres étaient encore libre. Amaryllis entra justement dans l’une des chambres vide. Sans un mot, elle ferma la porte et alla directement se coucher dans le lit, ramenant les couvertures sur elle. Elle grimaça de douleur. Son épaule commençait à redevenir sensible… mais son doigt restait paralysé.

Il faisait nuit noire, certes, mais la jeune femme ne songeait qu’à se tuer, malgré le fait qu’il soit tard et qu’elle soit épuisée. Elle irait remplir sa dette envers Sessho et ensuite… elle verrait. Amaryllis souhaitait mourir, mais d’un autre côté, ne pouvait songer à abandonner Lacus. Sur ses sombres pensées suicidaires et horribles, elle finit par trouver le sommeil. La porte de la chambre n’était pas verrouillée, mais elle doutait qu’un homme entre ici. Dans ses rêves –enfin, plutôt ses cauchemars-, elle se voyait sans cesse à la salle de torture avec Ellioth qui s’amusait à lui trancher les seins et lui contre le vagin… Les autres rêves étaient tout aussi horribles. Elle voyait Sessho lui trancher son doigt paralysé. Elle pouvait l’entendre lui dire :

« Les nerfs y sont morts. Plus jamais il ne bougea… si je ne le coupe pas, il t’empoisonnera. »

Elle voyait Sawyer qui venait réclamer son dû : une torture pour son arrogance. Pacson qui venait ensuite se joindre à lui et pour finir, Jack qui l’achevait en la violant tout en lui hurlant qu’il allait tuer Lacus… mais Amaryllis ne pouvait l’entendre : Sawyer et Pacson l’avaient rendue sourde et aveugle…

Amaryllis se réveilla en sursaut, hurlant un horrible cri de peur. Haletante, elle mit un temps à se ressaisir. Sanglotant dans le lit, Ama était certaine d’avoir réveillé au moins un homme, mais elle n’osait même plus bouger tellement elle avait peur.

Adossé au large mur décrépi, les mains dans les poches de son jean délavé, le jeune Mathias songeait qu'il allait bientot devoir prendre son tour de garde. Il jetait des coups d'oeils furtifs à sa lourde montre d'argent, sachant pertinnement qu'il yavait bien longtemps que les aiguilles n'avaient pas daigné bouger.... Comme si le temps avait suspendu sa course, n'osant franchir les frontières de cet enfer. Il laissa tomber sa clope sur le sol de marbre blanc, l'ecrasant d'un geste rageur.
Il se prit la tete entre ses mains et esquisca un sourire
*Quelle desillusion....*
Un long cri appeuré perça le silence opaque de la nuit.
Il reconnut une voix de femme, angoissée. Il eut un leger rire et s'avança de sa demarche assurée, nonchalente.
Arrivé devant la lourde porte blanchatre de la petite chambre vide, il s'arreta. Il fixait cette porte d'un regard perplexe, se demandant ce qui l'attendait derriere. Sentant que son devoir n'était pas de reculer, il afficha un masque de pretention, impassible, il ouvrit la porte a la volée et fit quelques pas qui résonnèrent dans la piece exigue. La seule source d elumière provenait d'une etroite lucarne d'où filtrait un leger halo de lumiere blanche.
Il scruta les lieux de son regard d'ambre, ses yeux s'habituant peu a peu a l'obscurité. A present, il distinguait plus nettementt la silhouette avachie, legerement vetue, d'une femme silencieuse. Il esquisca un sourire en coin, amusé de ce spectacle....
Mathias s'approcha encore de quelques pas qui lui semblèrent des lieux avant de lancer simplement, d'une voix seche
<Hmm...Qu'est ce que tu fous là?
Une lueur passa furtive, dans son regard de marbre....

La porte s’ouvrit rapidement. Amaryllis avait bien tenté de soulever son corps, mais elle était trop fatiguée pour y arriver. Ce que Mathias vit donc en entrant dans la chambre, ce fut une jeune femme, couchée dans un lit, sur le côté. Amaryllis n’avait pas osé dormir sur le ventre ou le dos, ou encore sur sa cuisse gauche, or donc, elle dormait, étendu sur le côté droit de son corps. La jeune femme resta donc sans bouger, le cœur battant, les couvertures sur elle, cachant légèrement son corps assez peu vêtu. Des pas. La personne approchait! Morte de peur, elle retint avec peine un cri quand elle entendit la voix masculine qu’avait la personne. Un homme! Oh non! Elle n’aurait jamais dû venir dormir ici… La question la laissa un instant sans voix. Devait-elle lui dire qu’elle avait trop honte de retourner au dortoir des femmes et qu’elle avait préféré venir ici? Pourquoi pas? De toute façon, le pire qu’il lui ferait, se serait le viol et le torture… Il n’aurait qu’à terminé ce qu’avait commencé Ellioth et ensuite Ama se tuerait… à moins qu’elle ne le supplie de la tuer? Enfin, elle verrait cela un peu plus tard.

« Je… je dormais, m’sieur… Je… j’avais trop honte d’aller dormir dans le même dortoir que les autres femmes, alors je suis venue ici… »

Elle n’était rien. Elle n’était qu’un jouet. Rien de plus. Un jouet, une esclave, un être sans volonté… N’importe qui pourrait disposer d’elle tant qu’elle ne s’était pas tuée. Amaryllis laisserait son cadavre aux gardes, ainsi, ils pourraient vider leurs pulsions sexuelles sur elle. Ils n’auraient qu’à remettre son corps à sa douce Lacus une fois qu’ils en auraient finit avec elle. Lacus trouverait un coin pour l’enterrer… Résignée à croire que Mathias se ferait une véritable petite fête de la punir, elle lui demanda :

« Qu’est-ce que vous comptez faire de moi…? »

Discrètement, elle tenta de faire bouger son doigt. Toujours paralysé… Heureusement que demain elle devrait retourner voir Sessho pour payer sa dette envers lui. Si son doigt refusait de défiger, il le lui soignerait… ou le lui amputerait, comme dans son rêve. À cette pensée, elle frissonna de peur.

[Tu es toujours vivant, Mathias?! ] Sans un mot, la jeune femme poussa Mathias, se leva et s'enfuit en courant.