Akari longeait les couloirs, d’humeur maussade et fatigué. On l’avait traité comme un monstre, à sa seule vue. L’enfant du Pakistan, pays qui l’avait toujours répugné pour ce qu’il y avait vécu, était de nouveau rejeté de tous. Tant d’orphelines semblaient avoir le cœur si solide tandis que lui tendait à craquer. Assez de ces couloirs mornes, assez de toute cette violence, assez des tortures… tant mentales que physiques. Il n’avait touché à aucune de ces orphelines mais culpabilisait déjà tant. Comment garder l’esprit tranquille et les idées claires ?
Le jeune homme avança, d’un pas soutenu et lourd ; le bruit de ses pas emplissait les couloirs et résonnaient en un son sourd. Il se trouva alors face à trois portes, deux étaient métalliques et grisâtre tandis que celle qui se tenait devant elle était faîte de bois simple, qui tendait à pourrir face à tant d’humidité. Aucune poignée. Il la poussa des doigts et celle-ci s’écrasa au sol en un nuage de poussière. La pièce qui se tenait à présent devant lui était… vide. Pas un meuble ni objets, seulement quatre murs et un plafonds aux multiples toiles d’araignées. Il passa la main dans ses cheveux, soupira et y entra.
Akari avait trouvé lieu qui le mettrait en résonnance avec sa paix intérieure, pour peu que personne ne le dérange. Et surtout pas une orpheline qui le ferait culpabiliser un peu plus encore. Le jeune homme marcha sur la porte et alla s’installer au fond, s’asseyant contre le mur froid. Il se perdit ainsi dans ses pensées un instant. Des bruits de pas se firent alors entendre, légers comme ceux d’une femme. Non, pas une orpheline… Il priait pour que ce ne soit pas le cas.
Le garde vit alors apparaître une silhouette dont le visage était caché par la pénombre environnante, celle-ci sembla trébucher contre la porte et sol et tomba. Elle roula alors à ses pieds et son visage fut assez proche pour des contours se dessinent…
« La fille du toit… »