Mathias ressera l'emprise de ses mains tremblantes sur la lourde grille de fer rouillée qui masquait l'horizon. Au loin, à travers les nuages opaques de ce mois de Décembre, on devinait l'esquisce d'un vieux clocher. Devant lui s'étendait des hectares d'oliviers à perte de vue. Le tonerre gronda et un éclair zébra le ciel brumeux de cette fin de soirée. Un vent froid s'engouffrait dans la chemise noire du jeune homme. Il passa une main évasive dans ses cheveux de jais et leva son regard d'ambre, embué, vers le monde exterieur qu'il quittait a present. Il entrait en fonction des ce soir, ordre du directeur. Il se mordit la levre et laissa tomber sa clope sur le sol humide. Il pleuvait des cordes. Les cheveux ruisselants, le teint pale, essayant desesperement de se donner contenance, Mathias appuya sa tete contre la grille close, verrouillée.