Derrière un nuage de fumée blanche

--> Dortoir des femmes

Karen était arrivée dans la petite cour intérieure. Elle s'avança vers la fontaine maintenant asséchée et posa un pied sur le rebord tout en s'allumant sa petite clope.

Elle avait arrêter de fumer lorsqu'elle était arrivée au Manoir, mais depuis la mort de la vieille dame, rien d'autre ne la calmait... C'était encore une des rares choses qui lui fesaient éprouver du plaisir. Cependant, elle ne fumait jamais devant les autres filles, de peur que la fumée ne les dérange.

Elle frissonait de froid en ce lieu avant si gai... Peut-être parcequ'elle n'était pas vêtue très chaudement et que le temps était assez couvert et lugubre... Les brises de vent étaient si fortes que le tout résonnait bruyamment.

*Au moins en fumant, je me réchauffe un peu *

Sully s’était mis à visiter un peu cet orphelinat avant d’aller voir le directeur. Certes, il s’était engagé, mais il souhaitait quand même en savoir un peu plus sur ce qui l’attendait ici. Et puis en visitant, il avait une chance de trouver ce fameux bureau qui appartenait au directeur! Sullivan vit un peu plus loin, dans la cour intérieure, un nuage de fumée blanc. Intrigué, l’homme s’était dirigé vers cet endroit. Restant quand même en retrait, il détailla la personne qui se trouvait dans cette fumée. Des cheveux mi-longs et blonds, peu grande, mais pas terriblement petite non plus…

Il ventait horriblement quand même pour que quelqu’un vienne ici, même pour fumer! Les cheveux en désordres de Sullivan semblaient encore en pire état qu’à la normale! L’homme, vêtu d’un costume simple, mais élégant à la fois s’avança vers la jeune femme. Bien entendu, il n’aimait pas vraiment l’idée d’aller lui parler avec les cheveux dans cet état, mais il ne pouvait pas faire mieux.

« Excuse me, but, vous devriez peut-être rentrer à l’intérieur. The wing is horrible et il ne fait pas très chaud. »

Sully tentait de se montrer sympathique. Avec un peu de chance, elle pourrait lui indiquer l’endroit du bureau du directeur. Et puis, il valait mieux avoir l’air sympathique pour le moment… il pourrait ‘redevenir normal’ plus tard. C’était déjà beaucoup qu’il s’adresse à elle!
La voix de Sullivan possédait un terrible accent anglais et il mélangeait de temps à autre les deux langues.

« Il vous faut être vraiment crazy pour fumer par un temps pareil! » marmonna-t-il pour lui-même.

Karen n'avait pas sentit le jeune homme approcher tant elle était perdue dans ses reflexions habituelles, à savoir : qui elle allait pouvoir encore faire chier, quand aurait-elle le temps de fumer sa deuxième clope, que ferait-elle quand son paquet serait vide, et surtout, quand allait-elle rencontrer le dirlo. Quoiqu'elle était pas partiulièrement pressée de faire sa connaissance...

L'accent très pronnoncé du "nouveau" la surpris et elle était prête à se retourner et à lui lancer un regard plein de fougue et de haine... Mais non, elle se ravisa et pris un magnifique sourire hautain... Comme elle seule avait l'habitude de les faire.

- Merci, je n'avais pas remarqué... Cependant, je préfère ne pas enfumer l'interrieur. L'air y est déjà assez pollué par le directeur. lança-t-elle sure d'elle

Si c'était lui le directeur, elle était dans de beaux draps... Mais qu'importe cela ne lui fesait pas peur.

Elle regarda alors l'homme qui se tenait devant elle. Il était grand... Très même. Ca n'était pas rassurant... Et puis il avait les cheveux tout ébourrifés à cause du vent, se qui fit sourire Karen... D'ailleurs, elle n'était pas mieux coiffée.

Un sourire en coin parut sur le visage de Sullivan lorsque Karen s’adressa finalement à lui. Décidément, elle ne semblait pas aimer le directeur! Qu’importe, cela ne dérangeait pas pour le moindre du monde Sullivan. Part sa part, lui, ne semblait ni l’apprécier, ni le détester. Certes, il avait réussit à se faire engager, mais il lui restait quand même à savoir ce qu’il devrait faire. Être surveillant ou jardiner ou encore concierge, c’était bien beau, mais encore fallait-il savoir comment agir!

« En suivant donc votre logique, l’air de la cour intérieure ne le serait donc pas? It’s strange quand même! Very strange votre façon de voir les choses. » dit-il d’un ton détaché même si la réplique de la jeune femme l’avait bien amusé.

Drôle d’humour quand même! En tout cas, et Sully pouvait difficilement en dire le contraire, Karen avait du caractère! Les orphelines ne devaient probablement pas toutes en avoir autant. Sully prit le temps de détailler un peu plus la jeune femme. Étrange quand même… le directeur proposait des postes tel que surveillant, mais… pour surveiller qui? Karen devait avoir près d’une vingtaine d’années… les autres aussi probablement! Elles n’avaient pas besoin d’un surveillant comme pour les jeunes enfants qui vont à l’école. Oui, il faudrait vraiment qu’il aille voir le directeur!

« Do you know où est le bureau du directeur? J’ai été engagé il y a quelques days, and… j’aimerais le rencontrer. »

Karen baissa la tête en souriant à la réponse de son interlocuteur... Oui, c'était "strange"... Mais il n'avait encore rien vu : après tout, il ne connaissait pas encore le directeur.

Elle avala les fumées toxiques et les recracha lentement avant de répondre à la question du jeune homme... Il était nouveau et voulait voir le directeur ? Mmmmh, peut-être allait-elle en profiter pour finalement le rencontrer... Et en compagnie de cet homme, l'autre n'oserait probablement rien lui faire.

- Oui, je sais où il est... Je vais vous accompagner, Mister ? dit-elle en redressant la tête après avoir écrasé sa cigarette

Ah! Et elle savait où était le directeur, tant mieux! Comme ça, il ne le ferait probablement pas attendre. À moins que celui-ci ne soit pas dans son bureau… au pire, Sully attendrait qu’il arrive!

« Perfect! Comme vous voulez. Venez si ça vous chante, sinon, indiquez-moi au moins where is. » lui répondit-il après un moment de réflexion.

Bien que Sullivan était curieux de savoir pourquoi Karen voulait l’accompagner, il n’ajouta rien. L’homme avait suffisamment de questions en tête pour se passer d’une autre question! Sully ne se soucia pas non plus de l’appellation ‘Mister’ que la jeune femme avait employé. Elle n’était pas la première à lui faire le coup, d’ailleurs.
Sullivan se fierait à elle pour ce qui était de l’emplacement du bureau du directeur. Il espérait seulement qu’elle ne s’amuse pas à lui faire un mauvais tour simplement parce qu’ELLE elle n’aimait pas le directeur!

La jeune femme lui adressa un malicieux petit sourire et se demandait en son fort interrieur si elle n'allait pas s'exposer au danger volontairement. Bien qu'elle ne laissait rien paraitre, elle était déjà morte de peur.

Elle s'avança vers l'interrieur du Manoir puis se retourna précipitemment avant de demander :

- Vous avez un nom, Mister ? Moi, c'est Karen. Ajouta-t-elle pas très à laise après un moment d'hésitation et lui tendit sa main.

Mieux vallait s'en faire un allié avant que le directeur lui lave le cerveau, peut-être pourrait-il lui servir plus tard...

Ce petit sourire malicieux qu’avait Karen ne semblait pas du tout ‘rassurer’ Sullivan. C’était presque à se demander s’il devait la suivre… après tout, elle pouvait bien le guide n’importe où sans qu’il ne s’en rende compte! Sully suivit la jeune femme en silence. Il se cogna, d’ailleurs, presque contre Karen lorsque celle-ci se retourna rapidement… pour lui demande son nom… et pour se présenter! Certes un peu étonné, Sullivan avait toujours trouvé bon de savoir qui était qui. Donc, cette jeune femme du nom de Karen était la première personne qu’il croisait ici. Et c’était probablement la première orpheline à le voir!

« Sullivan, Sullivan MacReady. » Se présenta-t-il poliment.

Il serra la main qu’on lui tendait. Il était certes poli, mais peut-être pas des plus… gentleman. Sully avait prononcé son nom de sa façon très… anglaise. Il n’avait encore jamais réussit à y mettre un brin d’accent français. Et voilà, Sullivan était prêt à ‘reprendre la route vers le bureau du directeur’… enfin, si Karen se décidait enfin à l’y conduire… ou du moins, si elle l’y conduisait maintenant étant donné qu’il ne savait à peu près rien des lieux!